vendredi 29 mars 2013

Une journée normale à l'atelier, quoi

Attention, vous allez vous prendre quelques étincelles dans les yeux....
car aujourd'hui, on bosse ! Je commence à rattraper le retard que j'ai pris à cause du déménagement...


Pendant que Kromagnon optimise sa tuyère de forge avec de l'argile...




... j'ai également réorganisé ma forge, en lui mettant un demi-toit. ça va chauffer sévère !
Comme vous voyez, j'ai posé les deux briques sur un morceau de lame de ressort sacrifié. Heureusement j'ai un jeu de ressorts de 4x4, très fins, qui ne me servent à rien d'autre....
car cela me ferait de la peine de sacrifier un morceau de vrai ressort digne de ce nom ! même si c'est pour la bonne cause!


La preuve en image :
ça en est même renversant !


maintenant c'est parti, je sors le carnet de commandes (je vous rappele que je traite les commandes dans l'ordre d'arrivée du paiement et/ou du schéma en taille réelle par la poste.
ce matin je vais donc faire un couteau catalan à manche roulé et tranchant droit,
et une lame de pliant, pour quelqu'un qui monte les couteaux lui même.


 Après avoir forgé un méplat, une pointe et un ricasso surdimensionné,


je forme la lame


Puis la palette, et enfin l'encoche correspondant à la taille exacte du schéma.
(pas facile de tenir deux pinces en même temps pour la photo...par effet de perspective le patron apparait plus petit que la lame).


dans un autre méplat, forge d'un manche roulé que j'ai brasé au cuivre à 1300°C++ ...


Puis forge de la lame catalane a tranchant droit mais remontant sur le dernier centimetre.



Je suis ensuite passé à un rasoir : degagement de la soie...



C'est fou comment un unique gros marteau peut tout faire : autant du gros oeuvre, que des petits boulots précis et légers. Le contraire, non !
pour débuter, un marteau de 1,5kg est un minimum. Mes marteaux spécial stagiaires, font 1,8kg et 2,2kg.


et voilà un rasoir freestyle. A réserver si il vous plait.


Morceau de brique réfractaire ayant commencé à fondre...




Pour midi, j'ai sorti le lard fumé maison...


Indispensable !


L'apres midi, j'ai tourné la page de mon carnet,
et ai décidé de forger ce couteau, dont le patron très précis m'a été envoyé en taille réelle. Je préfère qu'on m'envoie le schéma sur papier ou carton, c'est plus pratique pour moi.


Apres avoir choisi un morceau de lame de ressort de 8mm d'épaisseur environ, j'ai demandé à Kromagnon de m'aider à le couper au burin (désolé, ici, la disqueuse peut servir à fabriquer des choses telles que hotte ou supports, mais pas à forger !)



Quand vous voyez la tête du burin...vous comprendrez qu'il sert tous les jours !


Il faut un peu de pratique pour pouvoir couper au burin à deux.


 La coupe terminée : j'ai volontairement fait deux méplats de largeurs différentes.
Je ne trace pas la découpe avant de chauffer l'acier car je préfère le faire en temps réel.



cinq coups de marteau bien placés à l'opposé de la rainure...


et c'est cassé net. Me voilà avec deux méplats.


Il me reste à déterminer la longueur du méplat dont j'ai besoin pour ce couteau précis, et à le couper avec un tranchet.




et voilà.
sur la photo ci dessous, on voit mon méplat, qui servira à forger le couteau en arrière plan, à quelques milimètres près. Etonnant, non?


forge de la pointe en une seule chauffe...


Marquage du ricasso


Degagement du manche


 Mise en forme du manche


je commence à mettre en forme la lame, et à l'élargir grâce à la panne.
90% des étapes qui suivent, sont faites à la panne.


cela commence à prendre forme.


Rectifications à la table sur la tranche.
A ce stade, le couteau fait, comme souhaité par l'acheteur, 3mm d'épaisseur sur le dos. Il faut etre prudent en tapant sur la tranche.


Encore quelques corrections



Emouturage au marteau, obtention de la forme finale.


normalisations


et voilà, c'est terminé.

ensuite, j'ai pris un autre méplat plus petit, et j'ai commencé à forger cette ébauche hors norme.
pourquoi une lame si petite, d'apres vous? et un manche si long?




apres la forge de lame, l'étape ultime ; le poinçon.
Il faut placer le poinçon bien axé, et donner un seul coup de marteau.


et voilà sa forme définitive : une commande très particuliere, pour un ami vannier, qui a besoin d'une lame tres courte et solide, de forme "tanto". Comme il a des mains de geant, j'ai fait un manche plus long que son schéma.



 et voilà, déjà la fin de la journée. Une journée normale....ça faisait longtemps!
et le meilleur pour la fin :


2 commentaires:

  1. beau reportage, merci Vinh.
    j'aimerais bien que tu nous explique comment est né ton poinçon... dans ta tête et dans la pratique.si tu le souhaite bien sur.
    toute son histoire quoi...;)
    merci

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bonjour , merci de prendre le temps de laisser vos commentaires. Suite à quelques abus (du genre "pas bonjour mais je te critique"), j'ai dû changer le type de formulaire. Vinh