samedi 20 avril 2013

F.I.P (Forge In Peace)

Désolé de ne pas avoir posté hier, je n'avais pas eu le temps de traiter les fichiers RAW !
alors voilà le compte rendu de la journée de jeudi ..... :)

et on commence fort, avec du saucisson affiné dans ma cave cet hiver, et le couteau fabriqué par Anthony, qu'il m'a envoyé pour un échange.... tres joli!


Récemment on m'a dit "comment ça se fait qu'on ne voit jamais de photos du backstand"?
ben normal.... je ne m'en sers que très peu ! Bien sûr, il sert à émouturer les lames en sortie de forge, mais il faut savoir que plus on fignole les finitions au marteau, et moins on est dépendant du backstand....(ou en tout cas, on y passe moins de temps). N'oubliez pas que Ong Kin n'avait qu'un touret à meuler et des pierres à aiguiser....et qu'il reste le plus incroyable forgeron que j'aie rencontré.

De plus, il savait même émouturer une lame sans avoir d'électricité, juste en coinçant le couteau dans le banc étau , et en émouturant la lame avec une plane trempée ! eh oui .... comme ça, en enlevant des copeaux d'acier !


Kromagnon teste la tenue de ses nouvelles pinces sur de mini objets...


allez hop, on étale tout sur l'enclume la plus proche, et on finit quelques F.I.P (Forge In Progress)
notez que les clients qui m'envoient un patron papier en taille réelle, me facilitent beaucoup la tâche, car j'ai tres mauvaise mémoire visuelle, et très peu doué en croquis (et d'ailleurs je n'ai pas le temps... mon carnet de forge étant toujours à la forge, et mon ordi étant...à la maison !)



cassage de briques réfractaires pour tapisser le fond du foyer en fonction de répartition de l'air dont j'ai besoin pour aujourd'hui.


Elles doivent être cassées en octogones de petite taille pour laisser diffuser l'air. Pierre lunaire en sait quelque chose....



Trempe sélective d'un rasoir à l'eau avec revenu résiduel.



Comme d'habitude, le stand aiguisage ne désemplit pas....pourtant il n'y a pas d'hotesse en bikini !




emeric a un avantage sur moi pour les photos : quand on fait 1m90, on peut prendre des photos de haut !



Quand il fait froid, le stand d'aiguisage est délocalisé à l'intérieur de l'atelier sur l'enclume (photo ci dessous)


Kromagnon en train de finaliser le kézaco du quizz précédent....


alors, vous ne voyez toujours pas?


C'étaient des poignées pour planches à découper, voyons !
eh oui, dans sa nouvelle caverne, il a constaté avec horreur qu'il n'y avait pas de planche à découper !
alors hop, un bout de planche de hêtre, une poignée forgée par Kro et une poignée "requin marteau", et hop...



Ici, même la marmite est stylée ;)
Marmite et barbecue ont été ramenés du Mali.


et histoire de se réchauffer : soupe aux piments !


et brochettes de gésiers et coeurs de volaille marinées dans miel - nuoc mam - citronnelle - 5 parfums...
allez, un tour sur mon blog de recettes : http://recettes-en-fete.blogspot.fr/2009/06/brochettes-de-canard-au-miel.html


J'ai recu par colis des US, ce CRKT Snaplock, qui m'a été commandé par Nicolas en échange de deux cutters custom.... :)
Le design est vraiment marrant et le système d'ouverture latéral aussi !



couteau inspiré d'un modèle catalan, forgé sur schéma, pour Laurent :
(Il fera le manche lui même). Celui ci a une brasure au cuivre et argile.


Ce couteau outdoor m'a été commandé par Vincent sur des critères très précis.
regardez le schéma, il y a même l'emplacement du poinçon, héhé....



cette lame pour couteau pliant "deux clous" m'a été commandée par Laurent avec son couteau catalan. Il fera le manche lui même.


Le grand couteau du bas a été commandé par Marianne pour la cuisine.


Rasoir freestyle, forgé pour Justin.


Trempe sélective à l'eau.


Epaisseur du dos 2mm.




Casse d'un Vikin dans l'étau. Comme vous le voyez, il a fallu le tordre sévère pour le casser...et il ne s'est fissuré que sur les 2cm de trempe.



Emeric a forgé quelques décapsuleurs, piques à cheveux...


Puis, on a forgé a trois.
apres avoir mis le trepied à 1m90 de haut (oui, c'est un trépied king size), test du cadrage et de la telecommande....


et hop, c'est parti ! chacun sur son enclume, et les marteaux seront bien gardés !



Pour Emeric (et les débutants en général), le plus dur est déjà d'arriver à gérer le foyer : hauteur de charbon, quantité, placement de la lame, dosage charbon de bois/.charbon de mine, etc etc.


en arrière plan, Kromagnon, qui a tombé le t shirt (il fait 33°C dans la forge ce jour la !), forge une gouge pour tour à bois.


comme mon enclume "serrurier" a des avantages que Big mama (enclume de maréchal) n'a pas, et réciproquement, il arrive qu'on switche !






Barre des Cévennes


Pierres arkansas "true hard" commandées des US pour mes clients....
taille 10cm.


et dans la boite aux lettres, un colis de cookies et confiture de lait, envoyés par Anais en échange d'un décapsuleur King Size ! ;)


et enfin, finissons sur la description du fameux couteau catalan, par la personne qui me l'a commandé :



Bonjour Vinh,

Ma lettre est parti avant que je ne lise votre réponse.

Je vais vous raconter l'histoire d'une injustice.

Le couteau catalan a deux visages : un qui brille et un qui est réel.
D'un coté il y a le Ganivet, c'est le grand couteau pliant à pallanquille cousin de la Navaja espagnole. C'est le couteau d'un personage de la mythologie catalane : Le Trabucayre (contrebandier, bandit au grand coeur.) Bien sur personne de ma génération ni de celle de mes parents ou grands parents n'en a jamais rencontré. Dans les années 60, il n'est plus fabriqué qu'à Thiers en version "chic" et il faut attendre la fin des années 90 pour que des couteliers catalans le produisent à nouveau. C'est un porte respect, il est trop grand et trop agressif pour réellement servir (sauf à vouloir finir aux assises!)
De l'autre coté, il y a "les couteaux à salade". Le Roussillon est une région de primeur, de vergers, d'olivier (jusqu'au milieu des années 50 et depuis les années 80) et de vigne. Les maraichers avaient besoin d'outils qui étaient forgés sur place jusqu'au milieu des années 50. Ce sont principalement des couteaux à douille qui servent d'outil dans les jardins Saint Jacques (une très grande zone maraichaire autour de Perpignan.) Comme c'était de bonnes lames pas chere, on les détournait de leur usage. On les utilisait pour la chasse, ou pour tous les jours aussi bien en plaine que dans la montagne (Valespir, Cerdagne ou chez moi dans le haut Conflant.) En Ariège et en Espagne, on utilisait les mêmes type de couteaux. Je me souviens que vers la fin des années 60, mon grand père n'en a pas trouvé pour remplacer le sien et qu'il a du allé en acheter un en Donezan (une partie de l'Ariège qui touche la Catalogne.) Mon cousin et moi étions de l'expédition (petite expédition, 50 KM aller / retour soit un peu plus d'une heure de route.) Le dit cousin est aujourd'hui dépositaire de ce couteau. Vers cette époque, on ne trouve plus que des couteaux à salade montée sur soie et fabriqué semi industriellement en Espagne (Pallares à Solsona en fabrique toujours sous l'appélation couteau d'office.) La qualité n'est plus la même.

C'était des lames le plus souvent en feuille de saule, le manche en bois était fixé à la douille par un rivet et souvent ce manche se terminait par une boulle afin de pouvoir se servir du couteau pour être planté dans la terre et couper une racine. On en trouvait aussi de gros avec une lame de bosco (comme celui que j'ai dessiné mais bien plus gros) qui servait à des travaux de coupe dans les vignes ou les vergers. Tous les modèles n'était pas fait avec le même soin, la plupart du temps, la douille n'était même pas centrée sur la lame, la feuille d'acier était juste pliée et lecouteau avait l'air d'une vieille baillonette napoléonienne.
Ces couteaux n'étaient généralement pas bien traitées. Pour l'affuter, mon grand père passait le sien à la meule et au bout de cinq ans, la lame avait perdu le 1/3 de sa matière. Je pense aussi que ce n'était génèralement pas des aciers très dur et qu'il falait souvent les réaffuter. Pour le nettoyer, à la première tache de rouille, c'était un coup de tampon jex.

Ces pauvres couteaux à salade sont des oubliés. Le Ganivet (couteau de bandits romantiques disparus depuis 150 ans) est tellement plus glamour que ce couteauoutil de maraicher! Aujourd'hui les catalans préfairent se souvenir du Canivet romantique que du couteau à salade qui est un symbol de labeur.


Quand j'ai vu vos couteaux roulés Vietnamiens sur votre site, ils m'ont rappelé un détail de mon enfance.

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